Les propos de l’Imam Hussein (as) au moment d’entrer à Karbala.
L’Imam Hussein au moment d’entrer à Karbala, s’était d’abord tourné vers ses compagnons puis il leur avait dit : « Les gens sont esclaves de ce bas monde et la religion est pour eux comme une parole vide. Ils la garde tant que cela leur permet de s’enrichir, mais lorsqu’ils sont éprouvés avec des problèmes, le nombre de religieux réduit considérablement ».[1]
Puis il demanda : « Est-ce qu’ici c’est Karbala !? Et ils répondirent : Oui, ô fils du Messager de Dieu ! Et l’Imam Hussein poursuivit : « Cette région est le territoire de l’affliction et de l’épreuve. Ici est le lieu où coucheront nos chameaux, le quai de notre caravane et c’est le lieu du martyre de nos hommes et du ruissellement de nos sangs. »[2],[3]
Obaidullah ibn Ziyad et l’information de l’arrivée de l’Imam Hussein (as) à Karbala.
Après que les compagnons de l’Imam Hussein (as) accostèrent, "Hurr" accompagné de mille cavaliers de guerre, prirent également position en face de l’imam Hussein (as). Puis, il avait écrit une lettre à Obaidullah ibn Ziyad pour l’informer de l’arrivée de l’Imam Hussein (as) à Karbala.[4]
La lettre d’Obaidullah à l’Imam Hussein (as) le 2ème jour du mois de Muharram.
Ibn Ziyad avait rédigé aussi une lettre à l’Imam Hussein (as) dans laquelle il dit : « Cependant, ô Hussein ! La nouvelle de ton arrivée à Karbala m’est parvenue. Le prince des croyants, Yazid, m’a écrit et il m’a dit de ne pas poser ma tête sur l’oreiller et de ne pas manger une nourriture qui rassasie jusqu’à ce que je te tue. Ou je me j o i ns à Dieu le subtil et l’Omniscient ou tu te soumets à mon ordonnance et à Yazid le fils de Muawiya ».[5]
La cinglante réplique de l’Imam Hussein (as) à ibn Ziyad.
Lorsque cette lettre était parvenue à l’Imam Hussein (as) et qu’il l’avait lui, il l’avait jeté puis avait dit : « Ceux qui préfèrent leur contentement à celui de Dieu, ne prospéreront jamais ».[6]
L’envoyé d’Obaidullah avait demandé : « Ô Aba Abdellah ! Quelle était la réponse de la lettre ? » L’Imam (as) avait dit : « Je n’ai pas de réponse à donner pour cette lettre, parce qu’Obaidullah est en droit d’être châtié par Dieu ! ».[7]
Lorsque l’envoyé était retourné auprès d’Obaidullah et l’avait relaté ce qui s’était passé, Obaidullah était mystifié (cependant il était resté silencieux.)[8],[9]
L’intransigeance de l’Imam Hussein (as) face aux injustes.
L’Imam (as) à travers cette parole brève et expressive avait montré qu’il ne ferait pas le moindre petit compromis avec ceux qui font prévaloir l’agrément des insoumis et des ennemis sur celui de Dieu et que les lettres tel celle d’ibn Ziyad, qui fait partie de ce groupe, ne méritent pas d’être répondues.[10]
La lettre de l’Imam Hussein (as) aux gens de Kuffa.
Ce jour, l’Imam (as) avait sollicité du papier et de la plume afin d’écrire une lettre aux chefs de Kuffa qu’il connaissait encore partisans de sa cause et qui en fait, s’adressait à toute la population de Kuffa. Il avait écrit : « de la part d’Hussein (as) et à destination de Souleymane ibn Çadr, Masiub ibn Najbah, Rafaet ibn Chadad, Abdullah ibn Wal ainsi qu’à tous les croyants. Cependant, vous savez que le noble prophète (sawa) de son vivant avait dit : « Quiconque voit un roi injuste qui considère licite ce que Dieu a interdit, brise le pacte de Dieu, s’oppose à la tradition du noble prophète, et se comporte injustement au sein des serviteurs de Dieu, mais ne manifeste pas et ne le combat pas, il sera convenable que Dieu le tout puissant l’envoie en enfer à la place de ce roi injuste… .[11] Quiconque parjure un engagement, cela sera à son propre désavantage ». Dieu bientôt, fera en sorte que je n’aie plus besoin de vous. Au revoir. »[12],[13]
L’Imam (as) avait cacheté la lettre, l’avait enveloppé puis l’avait donné à "Qais ibn Mayser Siday" pour qu’il l’apporte aux gens de Kuffa. Lorsque l’Imam avait été informé de l’assassinat de "Qais ibn Mayser Siday", il avait pleuré puis avait proféré : « Seigneur ! Accorde à nos suiveurs et à nous un statut élevé auprès de toi et réunis-nous avec eux à côté de ta miséricorde. Vous êtes capable de tout ! »[14]
L’ultimatum lancé par l’Imam Hussein (as) aux les gens de Kuffa (l’accomplissement de la preuve de Dieu par l’Imam Hussein (as) sur les gens de Kuffa).
L’Imam (as) dans cette lettre qu’il avait écrit pour les gens de Kuffa en particulier à leurs chefs, avait accompli une fois encore la preuve de Dieu sur eux. D’un côté, il leur avait illustré leur lourde responsabilité dans l’insurrection contre les troupes de Satan, les chefs de la corruption et du blasphème et les insoumis, et d’un autre côté, il leur avait rappelé leurs pactes, leurs promesses et leurs allégeances formelles pour protéger ses idéaux.[15]
Ce qui est intéressant, est qu’en aucun moment l’Imam (as) n’avait conditionné son combat et son soulèvement par leur insurrection. Il avait manifesté son désir et sa décision de lutter jusqu’à son dernier souffle tout en reposant sa confiance sur Dieu le tout puissant.[16]
[1] Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 379.
[2] Maqtalul-Hussein Khrorazmi, vol.1, p.237 et Biharul-Anwar, vol.44, p. 383.
[3] Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 379.
[4] Ibid.
[5] Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 382.
[6] Ibid.
[7] Ibid.
[8] Futouh ibn A’thm, vol.5, p.150-151 ; Maqtalul-Hussein Khrorazmi, vol.1, p.239 et Biharul-Anwar, vol. 44, p. 383.
[9] Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 382.
[10] Ibid, p.383.
[11] Ibid, p.384
[12] Futouh ibn A’thm, vol.5, p.143-145 ; Maqtalul-Hussein Khrorazmi, vol.1, p.234-235 et Biharul-Anwar, vol. 44, p. 381-382.
[13] Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 385.
[14] Futouh ibn A’thm, vol.5, p.1437 et Biharul-Anwar, vol. 44, p. 382.
[15] Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 385.
[16] Ibid.