La logique du "rejet de compromis" dans le soulèvement de l''imam Hossein (as)

La logique du "rejet de compromis" dans le soulèvement de l''imam Hossein (as)


Fierté religieuse, assistance de la religion à travers le refus de compromis dans le soulèvement d'Achoura – La lutte, la manifestation du soulèvement Hosseinite avec la mise en évidence du principe de lutte et du Djihad; Le rejet des négociations et des compromis – Le Martyre, l'ascension céleste du maître des martyrs grâce au rejet de la négociation de trêve avec les ennemis de l'islam. Rencontre de l'mam Hossein (as) avec Omar ibn Sa'ad, un dialogue à caractère d'exhortation, de conseil et de recommandation dans le but d'accomplir la preuve.‌

Avec la mort de Moua'wiyya dans la moitié du mois de Rajab de l'an 60 après hégire, son fils Yazid tel son père s'accapara le siège du Califat par la force et sans aucune norme la dépravation, les turpitudes et l'injustice avaient atteint un niveau plus élevé à l'époque de Yazid qu'à celle de son père.
C'est pour cette raison qu'après la mort du prophète (ç) l'imam Hossein (as) avait refusé de donner l'allégeance à Yazid dans le but de lutter contre cette corruption qui régnait déjà depuis très longtemps. Il a opté pour cette position dans le but de restaurer la vérité et faire disparaitre le faux
Bien évidemment, lorsque les fondements de la religion de l'islam, du Coran se retrouvent menacés, il faut exprimer ses croyances peu importe qu'on soit sacrifié pour cela. Le soulèvement de l'imam Hossein (as) dans Achoura et à Karbala rentre précisément dans ce cadre, car dans la tragédie de Karbala et le sacrifice de Hossein ibn Ali (as), on constate qu'il a mis tout de côté, or il pouvait bien accepter le compromis, la trêve et obtenir des postes d'ici-bas.
 
Fierté religieuse, l'assistance de la religion à travers le refus de compromis dans le soulèvement d'Achoura

Il faut reconnaitre que la fierté religieuse est un facteur très important dans la défense des lois de l'islam.  La fierté religieuse signifie qu'on ne reste pas silencieux et indifférents face aux violations par rapport à la voie de la vérité et de la justice et des lois divines. Au contraire, lorsque les violations sont plus intenses, il faut faire preuve de plus de manifestations et de contestations.
C'est uniquement pour Dieu, sa satisfaction et la restauration de la religion authentique que l'imam Hossein (as) s'était soulevé. Toutes les différentes étapes de l'histoire de Karbala témoignent cela. En guise d'exemple, lorsque l'imam Hossein (as) "Farzadaq" sur la route de Karbala, il lui parle clairement du soulèvement pour assister la religion de Dieu :
"Ô Farzadaq: Je suis plus fièr que quiconque d'aller aider la religion de Dieu, et je suis digne de me battre pour sa cause. Afin que la religion triomphe."
Ce qui fait qu'après la mort de Moua'wiyya, et l'arrivée de Yazid au pouvoir, les conditions étaient réunies pour lutter contre les oppresseurs et implanter un gouvernement islamique à travers le refus de donner l'allégeance à Yazid et déclarer que Yazid était incompétent en ce qui concerne le poste de Calife." Et dans cette voie, l'imam Hossein (as) a pris l'initiative.
Ainsi, lorsque la nouvelle de la mort de Mouawiya arrivait à Médine, l'imam dit: "je ne lui donnerai jamais l'allégeance"
Il dit également au gouverneur de Médine : "nous les Ahl-ul-Bayt (as) du prophète (ç) sommes le fief du message. Yazid est un homme pervers et quelqu'un comme moi ne peut donner l'allégeance à quelqu'un comme lui. Effectivement, Yazid est un assassin, celui qui commettait les péchés et les turpitudes en public.
Suite aux multiples insistances de Marwan afin que l'imam donne l'allégeance à Yazid, l'imam dit : "Si la communauté islamique se retrouve entre les mains de quelqu'un comme Yazid, alors il faut réciter la dernière prière de l'islam: "J'ai entendu mon grand-père dire: "Le califat est illicite pour la famille d'Abou Soufiyane"
L'imam précise parfaitement que c'est la fin de l'islam si un calife à l'exemple de Yazid se retrouve à la tête de la communauté et qu'il ne restera plus rien de la religion de Dieu dans le règne de Yazid.
Dans un autre discours adressé à son frère Mohammad Ibn Hanafiya, l'imam insiste sur le refus d'insistance à Yazid et déclare que cela est impossible quel que soit le prix. "Je jure par Dieu frère! Si dans aucun point du monde il n'existe plus de refuge et que ma vie soit menacée, je ne donnera jamais l'allégeance à Yazid".
C'est ainsi que sur la route de Karbala, l'imam invitait tout le monde à savoir exprimer sa fierté religieuse: "Ne voyez-vous pas que la vérité n'est pas appliquée? Qu'on ne barre pas la voie au faux, dans de pareilles conditions, le croyant doit éprouver de l'engouement pour aller à la rencontre de son Seigneur (se sacrifier)"
Dans un discours de l'imam, nous lisons! "Ô chers frères! Assistez la religion de Dieu". Cette phrase montre la méthode de l'imam dans la protection de la religion: "Je veux appliquer la méthode de mon grand-père et celle de mon père"
A travers ce message, l'imam exprime parfaitement le but de son soulèvement et aussi le fait d'être prêt à mourir dans la voie de la lutte contre le faux et de la restauration de la religion de Dieu.
 
La manifestation du soulèvement Hosseinite en insistant sur le principe de la lutte et du Djihad, le refus de négociation et de compromis.

La lutte de "l'opprimé" face à "l'oppresseur" est un droit naturel inhérent et logique qui stipule qu'il ne faut pas cautionner l'injustice, qu'il faut se lever crier haut et fort et prendre les armes pour dégager l'oppresseur le mettre à sa place et l'empêcher de nuire aux droits des autres
Il est tout à fait naturel de considérer les circonstances historiques en ce qui concerne le soulèvement de l'imam Hossein (as) et la trêve de paix de l'imam Hassan (as) afin de comprendre les secrets de cette "paix" et cette "guerre". Il est vrai que du point de vue psychologique, il n'y avait pas de grande différence entre Moua'wiyya et son fils Yazid. Mais toutes les preuves historiques montrent que Moua'wiyya était conservateur et essayait de verser tous ses actes dans un récipient à travers lequel il pouvait tromper la vigilance de tout le monde.
En effet, l'imam Hossein (as) après son frère l'imam Hassan (as) avait supporté environ dix ans le règne de Moua'wiyya et n'avait entrepris aucune guerre, ni combat. Mais dès qu'il apprit la mort de Moua'wiyya et l'arrivée de son fils Yazid au pouvoir à sa place usurpée, il engagea la lutte par le refus de lui donner l'allégeance.
Et cela s'est poursuivi ainsi jusqu'à la scène de Karbala où la dernière goutte de sang de cette lutte grandiose fut versée et contribua à ôter le gouvernement des mains des Omeyades. Quant à son successeur immature c'est-à-dire Yazid, il n'avait même pas foi aux fondements de base de l'islam. Non seulement cela, il ne connaissait même pas gérer un pays, faire la politique, car en politique, Moua'wiyya connaissait sauver les apparences contrairement à son fils Yazid qui violait en public les règles de l'islam, rependait la turpitude, il avait propulsé la débauche à un niveau élevé.
Dans ce contexte, l'ensemble des musulmans était prêt à se soulever contre les Omeyades pour les écarter, c'est en ce moment que l'imam Hossein (as) intervint pour appliquer son dernier coup.
 
Le martyre, l'ascension céleste de l'imam Hossein (as) grâce à son rejet de négociation et de trêve avec les ennemis de l'islam.

Les imams et les guides saints nous ont ordonné de défendre notre droit jusqu'où nous en sommes capable sans jamais laisser l'injustice nous dominer. Ils nous ont toujours recommandé de vivre librement de la même manière que l'imam Hossein (as) soutient dans l'un de ses propos: "Ô peuple! Sachez que les circonstances me placent entre la guerre "se faire tuer" ou accepter l'humiliation. Cependant, l'humiliation est quelque chose dont nous ne digérons pas ce qui fait que nous ne nous laisserons jamais dominer par l'humiliation"
C'est ainsi que l'imam déclare dans le douloureux évènement de Karbala "Non Je jure par Dieu, je ne déposerai pas la main de l'humiliation dans la vôtre. Je ne me soumettrai pas comme un esclave. Je me battrai et je me sacrifierai et je mourrai dans la l'honneur)" Puis, on peut bien observer l'esprit du refus de compromis dans les propos de l'imam concernant l'évènement de Karbala. L'imam déclare :"Loin de nous l'avilissement"
Dans un autre cas historique, nous lisons: "Ibn Abbas avait conseillé à l'imam de donner l'allégeance à Yazid et de faire la paix avec la famille Omeyade. L'imam répondit: "Jamais! Jamais Ô Ibn Abbas! Ceux-ci ne me laisseraient jamais jusqu'à ce qu'il me force à donner l'allégeance ou qu'ils m'assassinent"
Dans un autre passage, l'imam s'adresse à l'émissaire d'Oumar Ibn Sa'ad: "Mon maître! Pourquoi est-ce que tu es venu dans notre fief? L'imam lui répondit : "les habitants de votre ville m'ont écrit et m'ont invité; et si vous n'êtes pas fiers de me voir, alors je vais faire demi-tour".
Après la réponse de l'imam, Ibn Ziyad à travers une lettre à Oumar ibn Sa'ad "demande à Hossein ibn Ali ainsi qu'à tous ses compagnons de donner l'allégeance à Yazid. S'ils agissent ainsi, nous donnerons notre point de vue…Oumar Ibn Sa'ad porta lui-même la lettre d'Oubeidoullah ibn Ziyad à l'imam Hossein (as). L'imam dit : "je ne répondrai jamais à cette lettre d'ibn Ziyad. Cela n'aboutira-t-il pas toujours à la mort? Ah qu'elle soit meilleure ce genre de mort!
Les efforts d'Ibn Abbas (destinés à dissuader l'imam Hossein (as) et l'option la plus convenable basée sur le fait que toi aussi comme tous les autres, fais la paix avec Ibn Ziyad") se trouve confronter à la réponse irréfutable de l'imam: "Ô Abba Abdou Rahmane! Dois-je donner l'allégeance à Yazid et faire la trêve avec lui, alors que le prophète (ç) les propos suivants à son sujet et à propos de son père et lui"
De même, à la suite, Ibn Abbas dit: "Ô Abba Abdallah! Abandonne la décision que tu as prise, fais demi-tour, rentre à Médine, fais la trêve avec ces gens sans toutefois t'éloigner de ton bercail et du sanctuaire de ton grand-père". L'imam lui dit: "Malédiction à ce genre de paroles tant que les cieux et la terre seront toujours à leur place"
Cet entretien montre très bien que contrairement à ceux qui ont l'esprit dévié, l'imam avait pris la décision de ne jamais se soumettre devant Yazid et la famille Omeyade très engagés pour faire disparaitre les traces de l'islam. Pour eux, c'était un très grand danger pour l'islam! Oui, l'imam avait décidé de rester ferme et engagé jusqu'au bout.
 
Rencontre de l'imam Hossein (as) avec Oumar Ibn Sa'ad, un dialogue sus forme de conseil, d'exhortation, recommandation et accomplissement de la preuve.

L'imam Hossein (as) avait envoyé quelqu'un auprès d'Oumar ibn Sa'ad. Il voulait le rencontrer dans un espace entre deux armées.
L'imam a d'abord prit la parole et dit: "Malheur à toi! Fils de Sa'ad. N'as-tu pas peur de Dieu vers qui tu retourneras?  Ibn Sa'ad dit: "Si je me sépare de ce groupe, j'ai peur qu'il détruise ma maison. L'imam lui dit: "Je t'aiderai à la construire"
L'imam dit: "qu'adviendra-t-il de toi? Dieu prendra très bientôt ta vie sur ton lit.  Et il ne te pardonnera pas le jour jugement.je jure par Dieu et j'espère que tu ne manges qu'un tout petit peu du blé d'Iraq.
En effet, ce dialogue de l'imam et cette rencontre avaient pour but l'accomplissement de la preuve pour que personne ne prétende demain qu'il n'était au courant de rien. Cependant, après le refus  de l'imam  de se soumettre, Oumar Ibn Sa'ad avait donné l'ordre d'attaquer le neuvième jour afin d'obtenir de force l'allégeance de l'imam Hossein (as) ou de le tuer avec ses compagnons.
Dernier mot
Pour terminer, il faut dire que l'imam Hossein (as) avait combattu pour l'intérêt de l'islam et des musulmans au point même de se sacrifier. Oui! L'imam Hossein s'était soulevé, l'imam Hassan avait fait la paix et bien d'autres cas comme ceux-là démontrent l'influence des circonstances temporelles et spatiales dans la conduite pratique du messager de Dieu et des imams infaillibles. Il est évident que si n'importe lequel des imams infaillibles se retrouvait dans les mêmes contextes, il aurait pris la même décision, donc, le changement de stratégie ne signifie pas changement des valeurs ou de la loi de Dieu. En d'autres termes, si l'imam Hassan (as) avait vécu à l'époque de Yazid, il se serait soulevé et si l'imam Hossein (as) avait vécu à l'époque de Mouawiya, il aurait fait la paix.
Mais, à cette époque, supposons pour nous qu'on se lève pour se battre contre les Yazid de notre époque. Et l'islam pour lequel l'imam s'est sacrifié pour sauver ses valeurs, son sanctuaire doit être préservé par nous. Et face à l'ennemi qui existe à toute époque, nous devons nous défendre afin de faire partie du cercle d'intercession de celui-ci.
Compilé et élaboré par la direction de rédaction site d'informations du bureau de l'Ayatollah Makarim Shirazi.

 

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