Le 13 du mois de Rayab coïncide avec la naissance du Commandeur des croyants, l’imam Ali (a.s), [1] qui est présenté dans les narrations islamiques comme la meilleure créature de Dieu.[2] L’école Chiite est connue comme l’école des partisans de l’imam Ali (a.s) et ils suivent l’imam non par fanatisme, mais plutôt pour son rang auprès de Dieu et aussi pour le fait qu’il soit le plus digne et le plus qualifié des proches du Prophète. (ç). [3]
L’imam Ali (a.s) possédait la plus grande position dans la communauté islamique après le noble prophète Mohammad (ç). Les vertus de l’imam (a.s) étaient si sublimes que certaines sectes exagéraient sur sa des c r i p tion et l’élevaient au rang de Dieu. Nous les Chiites bien que nous confirmons les grandes qualités de l’iman (a.s) condamnons toutes exagérations ou divinisation de sa personne. [4] Les sages chiites ont toujours insisté sur le fait que l’école doit être modérée et éviter de promouvoir de fausses idées fausses extrémistes. [5]
Selon les sources historiques, Mou’awiyya Ibn Abou Soufyan n’aimait pas écouter les qualités de l’Imam Ali (a.s). Pour cela, il fabriqua de tas de rumeurs et hadits contre l’Imam (a.s) et les propagea parmi les gens. Et aussi, il obligeait ses partisans à médirent de lui, comme une tradition qui consistait à le maudire après avoir accompli les cinq prières quotidiennes et aussi à n’importe quel moment et occasion. Cette mauvaise attitude se répandit dans plusieurs régions des territoires islamiques, y compris à Médine, un autre lieu de la révélation du saint Coran. [6] [7]
Dans les sources sunnites, comme l’affirme Ibn Abi al-Hadid, il y’a plusieurs hadiths au sujet des qualités de l’Imam Ali (a.s), mis à part ceux qui mentionnés dans les sources chiites. [8]
L’Imam Ali (a.s), le plus vertueux homme après le Prophète Mohammad (ç)
En accord avec une série de narrations authentiques, on peut affirmer que l’Imam Ali (a.s) fut le plus vertueux homme après le noble Prophète Mohammad (ç). Il avait tous les rangs et mérites du Prophète (ç), à l’exception de la position de la prophétie divine. [9] Cela est mentionné clairement dans le hadith Manzilah. Le hadith Manzilah est une des illustres paroles du prophète Mohammad (ç) acceptée par les érudits de toutes les écoles islamiques ; tant shiites que sunnites, où il exprime la position de l’Imam Ali (a.s) auprès du prophète de l’islam (ç) et sa supériorité en respect comparé à d’autres personnes. [10]
Cette tradition fut rapportée par l’Ibn Abbas dans les plus célèbres sources sunnites comme Sahih Boukhari et Sahih Mouslim [11] et elle est considérée comme une narration authentique et acceptée dans toutes les écoles islamiques. Dans ce hadith, on précise que lorsque le prophète Mohammad (ç) et les autres musulmans se préparaient pour la bataille de Tabouk, l’Imam Ali (P) vint et demanda au Prophète (ç) : « puis-je vous accompagner ? » et le prophète lui répondit non.
Alors, L’Imam Ali (a.s) s’attrista et pleura, et le prophète lui dit : « Tu es pour moi cce que Aaron était pour Moise, sauf qu’il n’y aura pas d’autres prophètes après moi »
Cette narration en plus du fait qu’elle considère la vertu de l’Imam Ali (P), fait aussi allusion à son califat et son infaillibilité. Bien que dans cette narration, le prophète (Ç) ait établi pour l’Imam Ali toutes les vertus et positions d’Aaron à l’exception de la prophétie.
Immédiatement après avoir déclaré ce hadith, le prophète (Ç) ajouta : “ il n’est pas digne que j’aille en guerre sans t’assigner comme mon successeur (en ville) »
Il faut noter qu’en plus de l’évènement de la bataille de Tabouk, le hadith Manzilah sera mentionné par le prophète (ç) en tout temps et tout lieu, et il a été exprimé en sept occasions différentes, et ceci confirme l’authenticité du contenu de la narration. [13] Ainsi nous voyons que cette même narration fût répétée par le prophète (ç) lors du premier pacte de fraternité (avant l’immigration à Médine), et lors du second acte de fraternité (cinq mois après le départ de la Mecque). Dans la maison d’Oummou Salamah, le jour où le prophète (ç) informa les personnes dont les portes des maisons donnaient directement sur la mosquée du prophète de les fermer à l’exception d’Ali (a.s) [14], et durant la bataille de Tabouk [15]
La maison dans laquelle vivaient l’Imam Ali (a.s) et la dame Fatima (a.s) était située à coté de la Mosquée du prophète (ç). Cette maison avait deux portes; une s’ouvrait de l’intérieur et donnait sur la Mosquée du prophète (ç) et l’honorable dame Fatima (a.s) passait par-là pour aller prier à la Mosquée; et l’autre porte s’ouvrait sur une impass. Souyouti, un des plus fameux savants sunnites, écrit dans le livre Dourr al-Mansour:
« Le prophète (ç) ordonna de bloquer les portes des maisons qui s’ouvraient vers la Mosquée du Prophète; à l’exception de la porte de la maison d’Ali (a.s). Après la communication de cet ordre, quelques musulmans dont Hamza, vinrent voir le prophète (ç), crièrent : « Ô messager de Dieu ! Pourquoi ordonne-t-on de fermer les portes des maisons de Hamza, Aboubakr, Oumar et Abbas, mais et laisser la porte de la maison de ton cousin ouverte ? Pourquoi le préfère-t-il aux autres ? [16]
Quand le prophète Mohammad (ç) se rendit compte du fait que ses compagnons étaient en train de grogner à cause ce décret, il convoqua les musulmans qui se réunirent dans la mosquée. Il fit un serment et après avoir glorifié Dieu, il dit: “ ô gens! Je ne ferme, ni n’ouvre aucune porte par ma propre décision. Je ne vous expulse pas de la Mosquée et je n’invite pas Ali en elle (par ma propre volonté). Tout ce cela fut l’ordre de Dieu).
Ensuite, le prophète (ç) récita les versets suivants de la Sourate al-Najm :
Je jure par l’Etoile quand il se cache. Votre ami (prophète) ne se trompe ni ne s’égare. Il ne parle pas sous l’effet de la passion, si ce n’est qu’il transmet ce qui lui a été révélé.
Cette histoire démontre que le prophète Mohammad (ç) ne réalisait rien contre la volonté de Dieu et la révélation divine, et l’un des actes qui reposait sur l’ordre de Dieu fut la déclaration de ce hadith sur la prééminence et la supériorité de l’Imam Ali (a.s). [17]
Aussi, on peut mentionner que selon une série de narrations, le prophète Mohammad (ç) durant son voyage d’ascension au ciel (Mi’raj), vit l’Imam Ali (a.s) dans son voisinage. Ceci démontre que la position de l’Imam Ali (a.s) auprès de Dieu est la plus élevée après le prophète Mohammad (ç). [18]
L’Imam Ali (a.s), le premier à manifester la foi au Prophète de l’Islam (ç)
Tous les musulmans, tant les sunnites que chiites sont d’accord sur le fait que le premier homme à accepter l’Islam fut l’Imam Ali (a.s). Comme l’affirme Ibn Abi al-Hadid, il ne ressort aucune différence d’opinion entre les savants islamiques sur cette question. [19]
De ce fait, Ibn Abi al-Hadid écrit dans le livre Sharh Nahj al-Balagha:
« Ali (a.s) naquit à une période où le prophète Mohammad (ç) était sur le point de recevoir la révélation divine. Le (ç) percevait l’appel au monothéisme par n’importe quel critère ; même à travers les arbres et les roches. Mohammad (ç) avait obtenu une nouvelle vision et voyait les lumières des anges, même comme à ce moment-là, il n’avait pas encore reçu la prophétie divine. [20]
Le prophète Mohammad (ç) cette année-là, l’année de la bonté et de la bénédiction, et dans la nuit de la naissance de l’Imam Ali (a.s) dit: « cette nuit est née un enfant par lequel Dieu a ouvert pour nous les portes de plusieurs grâces et miséricordes » . [21]
Selon les narrations, l’Imam Ali (a.s) se référait à sa préséance dans l’adhésion à l’Islam comme une de ses vertus; lesquelles démontrent sa supériorité sur les autres compagnons du prophète (ç). [22] [23] De plus, il y’a plusieurs preuves historiques qui démontrent que l’Imam Ali (a.s) fut un des premiers musulmans qui immigra à Médine sous l’ordre du prophète (ç)
Durant son enfance, l’Imam (a.s) a grandi dans la maison du prophète Mohammad (ç) et il n’adopta aucune croyance idolâtre à aucun moment de sa vie. Il resta pur dans le paganisme de l’époque pré-islamique. [24] Dans l’un de ses sermons, l’Imam Ali (a.s), se decrit de cette manière:
« je suis né sous une essence pure et sincère du monothéisme. Je me dresse devant tout autre foi et accepte l’islam, et j’ai précédé les autres sur l’immigration » . [25]
Cette partie du sermon de l’Imam (a.s) « je suis né sous une essence pure et sincère du monothéisme » peut susciter une question, à savoir quel avantage cela représente pour lui alors que le coran souligne que tout le monde nait sous le monothéisme pur ? [26]
La réponse est bien évidemment les gens naissent dans le monothéisme pur, mais la majeure partie tombe sous l’influence des choses, bien qu’il soit née ainsi, aussitôt il dévie du chemin du monothéisme. L’Imam Ali (a.s) quant à lui fut éduqué chez le prophète (ç), il mangea de ses propres main, grandit sous son ombre, de telle sorte qu’il ait aucune influence extérieure, aucune poussière d’idolâtrie, ni d’ignorance n’entache sa vie. Il naquit d’une mère et d’un père croyants, dans une époque dans laquelle le prophète (ç) se préparait pour la mission prophétique en écoutant les voix des anges, regardant la lumière du monde céleste (le monde occulte). [27]
La suite, il dit : « Et j’ai précédé les autres dans l’immigration ( de la Mecque à Médine) » Ici surgit une question ; déjà qu’il ne fut pas le premier à sortir de la Mecque ; mais plutôt Aboubakr, qui accompagna le prophète (ç). [28]
Comme réponse, nous pouvons dire qu’il était préparé pour cela avant et le repoussa sous l’ordre du prophète(ç) pour dormir dans son lieu dans la nuit de l’immigration et en second lieu, il devait réunir les femmes de la famille proche du prophète (ç). De plus, le prophète avait des dépôts qu’on lui avait confiés et qu’il devait rendre à leurs propriétaires. En plus de tout ceci, le premier groupe qui immigra de la Mecque s’appelle « les devanciers » et Ali (a.s) était parmi eux (alors cela veut aussi dire qu’il est le premier parmi les devanciers). [29]
A ce propos, Sheikh Tousi rapport dans son livre al-Amali:
« Dans la seconde nuit du prophète (ç) dans la grotte de al-Sawr (après sa sortie de la Mecque), l’Imam Ali (a.s) vint lui rendre visite. Le prophète (ç) le sollicita pour préparer deux chameaux et les apporter à la grotte sans attirer l’attention des gens. En cet instant, Aboubakr dit qu’il avait deux chameaux préparés. Alors, le prophète lui dit qu’il paye le prix des deux chameaux et Ali (a.s) le fit [30]
Cette histoire démontre que l’Imam Ali (a.s) était avec le prophète (ç) dans tous les moments cruciaux de son émigration et qu’il était prêt pour faire n’importe quoi selon les ordres du prophète (ç). Le prophète (ç) l’ordonna de rester à la Mecque pour quelques jours, et très vite, l’Imam (a.s), sortit de la Mecque et rejoignit au prophète (ç) à Médine. C’est pour cela que l’Imam Ali est connu comme l’une des premières personnes à immigrer à Médine.
Notes
[1] Mafatih Nowin, page 643.
[2] Versets de Wilayat dans le Coran page 449.
[3] Ibid. page 289.
[4] Notre ligne doctrinale, page 84.
[5] Ibid. page 85.
[6] Al-Ghadir, tome 2, page 101-102.
[7] Achoura: raisons, objetifs, evénements et résultats, page 183.
[8] Payame Emam (Exégèse de Nahj al-Balagha), vol 4, page 353
[9] Ibid. tome 7, page 53.
[10] Ibid.
[11] Sahih Boukhari, tome 6, page 3; Sahih Mouslim, tome 1, page 44.
[12] Payame Emam (Exégèse de Nahj al-Balagha), vol 7, page 503
[13] Cincuenta Lecciones para la Juventud, sobre los Principios de la Fe, page 218.
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Selección de Tafsir Nemuneh, tome 4, page 578.
[17] Ibid.
[18] Tafsir Nemuneh, tome 22, page 506.
[19] Ibid. page 122.
[20] Payame Emam (exégèse de Nahj al-Balagha), vol 2, page 647
[21] Ibn Abi al-Hadid, Sharh Nahyul Balaga, tome 4. page 115.
[22] Payame Emam (Exégèse de Nahj al-Balagha), vol 2, page 647
[23] Ibid. tome 2, page 660.
[24] Ibid. tome 2, page 661.
[25] Ibid. tome 2, page 660.
[26] Ibid. tome 2, page 646.
[27] Ibid. tome 2, page 647.
[28] Ibid. tome 2, page 648.
[29] Ibid.
[30] Sheikh Saduq, al-Amali, tome 2, page 82.